Là où il y a des bovins, il y a des parasites : 9 conseils pour gérer les parasites dans votre troupeau 🎙️
CLIQUEZ SUR LE BOUTON « PLAY » POUR ÉCOUTER CET ÉPISODE (article offert en anglais seulement):
Écoutez d’autres épisodes sur BeefResearch.ca, Spotify, Apple Podcasts, Amazon Music ou Podbean.
Vos bovins ont-ils des démangeaisons et se grattent-ils ? Avez-vous remarqué une diminution de la consommation d’aliments ou une modification du comportement au pâturage ? Il peut s’agir de signes d’un problème de parasites dans votre troupeau.

La gestion efficace des parasites est un exercice d’équilibre. D’une part, le contrôle des parasites est essentiel pour préserver la santé, le bien-être et la productivité des bovins. D’autre part, l’utilisation excessive de certaines méthodes de traitement peut entraîner une résistance des parasites, ce qui a un impact négatif sur la santé à long terme du troupeau et peut également affecter l’environnement.
Le type de parasites présents et l’ampleur du problème varient en fonction de différents facteurs tels que la santé animale, la géographie, la saison et les scénarios de gestion. C’est pourquoi il est important d’adopter une approche multidimensionnelle dans la lutte contre les parasites.
Voici neuf conseils pour vous aider à gérer les parasites dans votre exploitation :
Conseil #1: Répondre aux besoins nutritionnels des animaux et maintenir les bovins en bonne condition physique.
Les bovins en bonne santé sont moins sensibles aux effets des parasites internes et externes. Lorsque les bovins sont maigres ou présentent des carences nutritionnelles, leur capacité à faire face aux parasites est réduite. Des tests d’alimentation réguliers devraient être mis en œuvre pour s’assurer que les rations sont correctement équilibrées et pour corriger toute carence nutritionnelle qui pourrait être présente.
Conseil #2: Mettre en œuvre des protocoles de biosécurité dans votre exploitation, axés sur la prévention et le contrôle des parasites.
Les nouveaux bovins introduits dans votre exploitation peuvent être une source de parasites externes et internes susceptibles de contaminer vos bovins et vos pâturages. Mettez en place un plan de biosécurité proactif, ce qui peut signifier la mise en quarantaine des nouveaux venus. Isolez et inspectez les nouveaux animaux pour détecter la présence de poux ou d’autres parasites, et traitez-les 10 à 14 jours avant de les laisser rejoindre le reste du troupeau pour éviter qu’ils ne l’infestent. Lors du traitement, utilisez une combinaison de produits de contrôle appartenant à deux classes de vermifuges différentes, comme l’ivermectine et le fenbendazole, afin de minimiser le risque d’introduire des parasites résistants dans votre exploitation. Consultez votre vétérinaire pour discuter de votre programme de biosécurité antiparasitaire.
Conseil #3: Veiller à ce que les pâturages se reposent entre les périodes de pâturage afin de réduire la charge parasitaire.
Les larves infectieuses ne peuvent pas survivre longtemps après l’éclosion sans être ingérées par un animal hôte, de sorte qu’une période de repos dans les pâturages contribue à rompre ce cycle. La durée des périodes de repos des pâturages varie en fonction de facteurs tels que les espèces fourragères, le niveau d’utilisation et les conditions environnementales.
Conseil #4: Surveiller les charges parasitaires en effectuant des comptages d’œufs fécaux dans votre troupeau.
Cela permettra d’évaluer la charge parasitaire interne et de déterminer les parasites à cibler. Consultez votre vétérinaire pour connaître la stratégie d’échantillonnage la plus appropriée. Les résultats du comptage des œufs fécaux doivent être interprétés dans le contexte de la gestion des pâturages, des pratiques de production et des régimes de contrôle des parasites.
L’identification correcte de l’organisme nuisible à l’origine des problèmes de production est une première étape importante pour la mise en place de stratégies de gestion et de prévention adéquates.
Conseil #5: Éviter le surpeuplement et le surpâturage.
Les parasites sont plus susceptibles de se propager lorsque les animaux sont à proximité les uns des autres. Par exemple, les poux se propagent principalement par contact entre animaux, et plus les animaux sont entassés, plus le risque de propagation est élevé. Veillez à ce que la densité de peuplement soit suffisante dans tous les endroits où les bovins sont gardés.
Les pâturages surchargés entraînent une contamination accrue par les larves de parasites en raison de l’accumulation de fumier. De même, lorsque les pâturages sont surpâturés, les bovins ingèrent une plus grande quantité de larves de parasites car ils broutent plus près des plaques fécales et plus près du sol, là où le nombre de larves est le plus élevé.
Conseil #6: Envisager des stratégies de pâturage en rotation.
Dans la mesure du possible, évitez de faire paître les mêmes pâturages à l’automne d’une année et au printemps de l’année suivante. Les larves de parasites infectieux provenant des œufs déposés dans le fumier à l’automne peuvent survivre à l’hiver et être une source de contamination pour les vaches et les veaux qui paissent dans ces pâturages au printemps. Si le pâturage en rotation est utilisé, il faut envisager de faire pâturer d’abord les jeunes animaux, puis les vaches plus âgées. Cela permettra aux animaux les plus jeunes et les plus sensibles de brouter les pâturages les plus propres.
Conseil #7: Éviter de herser les pâturages tant que le temps n’est pas chaud et sec.
Le hersage des pâturages permet de briser les amas de fumier et d’exposer les larves et les œufs infectieux aux éléments. Lorsque le temps est chaud et sec, cette méthode peut s’avérer efficace pour réduire les populations de parasites. Cependant, dans d’autres conditions, le hersage augmentera l’exposition potentielle des bovins aux larves infectieuses disséminées dans la zone à partir des tas de matières fécales.
Conseil #8: Retirer les porteurs chroniques de parasites externes.
Certains bovins (environ un à deux pour cent) peuvent être porteurs chroniques de parasites externes, tels que les poux. Ces bovins ont des performances médiocres et constituent une source de réinfection pour d’autres animaux. Même après un traitement, ces bovins restent infectés et doivent être retirés du troupeau.
Conseil #9: Utiliser les traitements chimiques de manière efficace et responsable.
Il existe un assortiment de produits disponibles sur le marché, développés pour contrôler des parasites spécifiques par un mode d’action spécifique pendant une durée déterminée. Travaillez avec votre vétérinaire pour élaborer un programme de contrôle stratégique qui concilie les meilleures pratiques avec les réalités pratiques de la gestion du troupeau, et utilisez les cinq B du contrôle des parasites :
- Utiliser le bon produit.
- Appliquer sur la bonne catégorie d’animaux.
- Appliquer au bon moment
- Utiliser la bonne dose.
- S’assurer de la bonne efficacité.
Il est naturel que les bovins aient des parasites et vous ne pourrez jamais les éliminer à 100 % de votre troupeau. Cependant, la mise en œuvre de stratégies simples et efficaces peut contribuer à maintenir les populations de parasites à un faible niveau.
Le partage ou la réimpression des publications du BCRC sont les bienvenus et sont encouragés. Veuillez mentionner le Beef Cattle Research Council, fournir l’adresse du site Web, www.BeefResearch.ca, et nous faire savoir que vous avez choisi de partager l’article en nous envoyant un courriel à [email protected].
Vos questions, commentaires et suggestions sont les bienvenus. Contactez-nous directement ou lancez une discussion publique en publiant vos idées ci-dessous.