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L'ensilage : bien plus qu'un simple agent de remplissage

green barley for silage

Si l’amidon (provenant des céréales) est le carburant d’un régime alimentaire dans un parc d’engraissement, les fibres (provenant d’un fourrage grossier comme l’ensilage) sont le régulateur de vitesse qui ralentit la digestion. Un régime alimentaire de semi-finition peut contenir 60 % d’ensilage afin de modérer la croissance des animaux, de sorte qu’ils développent leur ossature et leurs muscles sans devenir trop gras. Dans les régimes alimentaires de finition, la quantité de céréales est augmentée afin d’optimiser la prise de poids et la conversion alimentaire, tandis que l’ensilage est réduit à 10 % ou moins de la teneur en matière sèche du régime alimentaire afin de fournir juste assez de « stimulation mécanique » pour maintenir la fonction ruminale, le pH et réduire les risques de ballonnement, de fourbure, d’abcès hépatiques et d’autres problèmes pouvant compromettre la santé, les gains et l’efficacité.

L’ensilage est parfois considéré comme « simplement » une source de fibres, de sorte que le choix de culture d’ensilage repose souvent principalement sur le rendement de culture potentiel et des considérations agronomiques. L’ensilage de maïs hybride à haut rendement prédomine dans les régions où il y a suffisamment d’unités thermiques et d’eau pour le soutenir. L’Ouest canadien s’est traditionnellement appuyé sur l’ensilage d’orge en raison de ses rendements relativement élevés, de sa maturité précoce et de sa tolérance raisonnable à la sécheresse. Ces dernières années, le blé est devenu un choix d’ensilage plus populaire en raison de ses rendements croissants, de sa résistance à la verse et de sa période de récolte plus étendue. Les différences potentielles entre l’ensilage d’orge et l’ensilage de blé sur le plan nutritionnel ou alimentaire n’ont pas vraiment été étudiées en détail.

Mais l’ensilage est plus que « simplement » des fibres. Toutes les fibres ne sont pas identiques. À titre d’exemple extrême, les drêches de distillerie peuvent contenir 25 à 50 % de fibres, mais leurs fragments sont trop courts pour fournir la stimulation mécanique qui stimule les contractions du rumen. Ils sont également si courts que les bactéries du rumen les digèrent rapidement : les fibres des drêches de distillerie constituent essentiellement une autre source d’énergie. Les fibres suffisamment longues pour fournir la stimulation mécanique nécessaire sont dites « physiquement efficaces ». La longueur des coupes de l’ensilage affecte l’efficacité physique des fibres. L’ensilage coupé court se compacte et fermente mieux, mais les coupes longues sont plus physiquement efficaces dans le rumen. La longueur des coupes est un compromis entre la qualité de l’ensilage et des considérations liées à la santé animale.

Greg Penner (Université de Saskatchewan) et ses collaborateurs ont étudié « l’effet de la source d’ensilage, de la fibre au détergent neutre physiquement efficace et de la concentration de fibre au détergent neutre non digérée sur la performance et les caractéristiques de carcasse des bouvillons de finition » (Effect of silage source, physically effective neutral fiber, and undigested neutral detergent fiber concentrations on performance and carcass characteristics of finishing steers (DOI: 10.1093/tas/txaa236)).

Ce qu’ils ont fait

Quatre régimes alimentaires de finition ont été administrés une fois par jour dans le cadre d’une petite étude en enclos (360 bouvillons croisés d’un an, 15 têtes par enclos, six enclos par régime). Chaque régime contenait 90 % de concentrés (principalement de l’orge roulée à sec à un indice de transformation de 66 %). La portion de 10 % de fourrage grossier utilisait différentes cultures d’ensilage (orge AC Ranger vs blé CDC Landmark) et différentes longueurs de coupe (un demi-pouce vs trois quarts de pouce) afin d’obtenir différents niveaux de fibres physiquement efficaces, mais tous les autres niveaux de nutriments étaient identiques dans les quatre régimes alimentaires. Les bouvillons ont été engraissés pendant 100 jours, puis abattus, et les données sur les carcasses ont été recueillies.

Ce qu’ils ont appris

La culture d’ensilage, la longueur de coupe et leur combinaison n’ont pas eu d’impact significatif sur l’ingestion d’aliments, le taux de croissance ou le gain alimentaire. Cependant, des différences intéressantes sont apparues dans les caractéristiques des carcasses.

La source d’ensilage était importante. L’ensilage d’orge a produit des carcasses nettement plus lourdes (827 contre 818 livres), mais légèrement plus de foies présentant des abcès mineurs (17 contre 12 %) que l’ensilage de blé.

La fibre physiquement efficace était importante. Les coupes longues (fibre physiquement efficace plus élevée) ont produit des rendements de carcasse nettement plus élevés (59,4 contre 59,0 %), davantage de carcasses de classement AAA (78 contre 68 %) et moins de carcasses de classement AA (22 contre 32 %) que les coupes courtes (fibre physiquement efficace moins élevée), qu’il s’agisse d’ensilage d’orge ou de blé.

La fibre physiquement efficace était particulièrement importante dans le cas de l’ensilage de blé. Les coupes longues (d’ensilage de blé ou d’orge) et les coupes courtes d’ensilage d’orge ont produit des carcasses nettement plus grasses (55 contre 63 % pour la catégorie de rendement 2 et 33 contre 22 % pour la catégorie de rendement 3) et moins d’abcès hépatiques graves (21 contre 29 %) que les coupes courtes d’ensilage de blé.

Qu’est-ce que cela signifie… pour vous ?

barley silage
 
Photos d’ensilage d’orge fournies par Tara Mulhern Davidson

L’ensilage est plus qu’une nécessité alimentaire peu pratique dans les rations de finition. L’ensilage représente une petite partie du régime alimentaire de finition, mais des différences subtiles peuvent entraîner des répercussions réelles. Dans ce cas, la teneur plus élevée en fibres physiquement efficaces n’a pas nui aux performances des animaux, mais elle a amélioré le classement des carcasses pour l’ensilage d’orge et de blé.

Dans cette étude, l’ensilage d’orge AC Ranger a surpassé l’ensilage de blé CDC Landmark, mais cela ne signifie pas pour autant que tous les ensilages d’orge sont meilleurs que tous les ensilages de blé. Il existe probablement autant de variations entre les variétés d’une même culture qu’entre différentes cultures. L’avantage économique de l’ensilage de blé, notamment en ce qui concerne la verse et sa période de récolte plus étendue, peut également l’emporter sur les avantages alimentaires de l’ensilage d’orge dans certaines situations.

Le bon moment, une bonne météo, un peu de chance et une bonne technique ont probablement plus d’impact sur la qualité de l’ensilage que la culture ou la longueur de coupe utilisée. Mais si les conditions permettent de récolter l’ensilage de céréales à un taux optimal de 30 à 40 % de matière sèche, envisagez d’utiliser une coupe plus longue en raison des avantages liés au classement. En revanche, si l’ensilage est trop sec au moment de la récolte, une plus longue coupe rendra le compactage plus difficile et réduira la qualité de l’ensilage. Si l’ensilage est récolté tardivement, il est préférable de le couper plus finement. Les cultures plus mûres auront des teneurs en fibres plus élevées, ce qui rendra également les fibres plus physiquement efficaces.

The Beef Cattle Research Council is funded by the Canadian Beef Cattle Check-Off. The BCRC partners with Le Beef Cattle Research Council (Conseil de recherche sur les bovins de boucherie) est financé par le Prélèvement national sur les bovins de boucherie. Le BCRC collabore avec Agriculture et Agroalimentaire Canada, les groupes provinciaux de l’industrie bovine et les gouvernements afin de faire progresser la recherche et le transfert de technologies, soutenant ainsi la vision de l’Industrie canadienne du bœuf d’être reconnue comme un fournisseur privilégié de bœuf, de bovins et de matériel génétique sains et de haute qualité.

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